jeudi 1 août 2013

Visite chez Orlanne


Lors de mon séjour à Rhodes l'année dernière, la visite de l'Hospice Sainte Catherine m'a directement inspiré la décoration du manoir d'Ornan de Flavy, et j'ai eu l'impression de me promener à l'intérieur de mon roman... 
Je m'attendais presque à voir Orlanne et Alban passer l'une des portes pour venir m'accueillir !

Quelques photos pour vous mettre dans l'ambiance :







 




Et pour terminer, un extrait du chapitre où apparaît l'endroit :

 

La douleur et la peur… Ces deux sensations firent ouvrir les yeux à Orlanne, qui se demanda où elle se trouvait. Elle était allongée par terre et avait mal à la tête ; elle toucha son front mouillé et le frotta légèrement, grimaçant quand ses doigts rencontrèrent la plaie d’où s’écoulait un liquide poisseux. La jeune femme baissa sa main et réalisa avec horreur qu’elle était couverte de sang. Elle parcourut l’endroit du regard, tandis que la panique s’emparait d’elle et accélérait les battements de son cœur. Elle reconnut la grande salle pavée de mosaïques, aux fenêtres basses encadrées de bancs de pierre : elle était chez elle, dans la maison d’Ornan. Elle examina les environs en s’asseyant maladroitement, s’efforçant de ne pas aggraver sa blessure, et remarqua de longues traces rouges sur le sol, tandis que des cris parvenaient à ses oreilles bourdonnantes. Orlanne arracha son écharpe et en fit une compresse pour arrêter le saignement. Elle se releva en titubant, suivant les traînées de sang jusqu’à sa chambre, et poussa un cri en arrivant sur le seuil : le baldaquin de son lit avait été arraché et s’était effondré sur les carreaux de faïence du sol. Empêtré au milieu du tissu, lardé de coups, le corps sans vie de leur intendante fixait le plafond de ses yeux vitreux, tandis qu’une mare de sang s’étalait autour d’elle. Orlanne s’appuya contre le chambranle de la porte et se mit à trembler violemment. Laissant tomber au sol son pansement improvisé, elle pressa ses deux mains sur son visage ensanglanté en étouffant un sanglot. Elle pensa alors à son père et à son fiancé, trouvant dans son désespoir croissant l’énergie nécessaire pour partir à leur recherche. La jeune femme traversa la grande salle d’un pas inégal, s’appuyant contre les murs pour ne pas tomber, en laissant l’empreinte écarlate de ses paumes sur la pierre blanche. Elle parvint aux arcades du palier du premier étage et descendit l’escalier qui menait à la cour intérieure en s’accrochant à la rambarde. Le bruit augmentait au fur et à mesure qu’elle avançait, couvrant le bourdonnement de ses oreilles : Orlanne entendait des cris qui se mêlaient au fracas des armes. Elle sentit l’odeur du sang tandis qu’elle découvrait, écœurée, les cadavres qui jonchaient l’entrée de la cour. La jeune femme descendait les dernières marches quand une explosion retentit derrière elle : elle dégringola au bas de l’escalier, projetée par la violence d’un souffle brûlant, et son visage heurta brutalement le sol tandis que son corps s’embrasait. Le choc lui fit perdre connaissance et elle sombra dans les ténèbres.
 

2 commentaires:

  1. C'est très beau comme pièce! J'adore la mosaique bleue!

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  2. J'ai eu le coup de foudre aussi pour le sol, c'est ce qui donne un cachet supplémentaire à la pièce (et à Rhodes, même les rues de la vieille ville étaient pavées)

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