dimanche 11 août 2013

Sous les remparts




Une fois de plus, Rhodes m'a servi de source d'inspiration pour un autre décor du roman, le souterrain où Heta rencontre ses compagnons d'esclavage pour discuter loin des oreilles indiscrètes.

J'ai découvert ces tunnels en me promenant dans les fossés qui entourent la vieille ville de Rhodes, qui m'ont semblé très adaptés à Ranxora. 
Pour passer des fossés à la ville, on traverse ces tunnels creusés au pied des remparts, la plupart du temps peu éclairés, une sensation parfois étrange et excitante, qui m'a semblé très adaptée pour mes personnages.

La physionomie de Ranxora a d'ailleurs changé au cours de ce voyage, les fossés intérieurs ont été rajoutés à ce moment-là, quand ceux de Rhodes m'ont donné le bon exemple d'une ville fortifiée pour résister à l'envahisseur.

D'autres photos des fossés prochainement.


Quelques photos des tunnels prises au cours de mes promenades là-bas :












L’extrait où Heta découvre leur existence :

Cette nuit-là, Heta s’allongea sur sa couche, feignant de dormir, fermement décidée à saisir sa chance, et guetta la direction où ils avaient disparu la veille. Bientôt, le même manège recommença et elle les vit s’évanouir hors de sa vue. Le cœur battant, elle se leva à toute vitesse, sans faire de bruit, et traversa le baraquement aussi discrètement que possible jusqu’à l’endroit où ils avaient disparu. Elle toucha doucement le mur et découvrit qu’un morceau de tissu le recouvrait ; elle le souleva et mit à jour une petite ouverture, suffisamment large pour qu’elle puisse y passer. Sans réfléchir, elle s’y engouffra et se retrouva dans un étroit passage entre la muraille et le baraquement. Elle aperçut à la lumière voilée de la Déesse Lune les deux silhouettes longer les remparts, avant de disparaître soudain à gauche, comme par magie. Heta attendit quelques secondes, le pouls battant à toute vitesse, se demandant ce qu’elle devait faire. Juste après, surmontant son hésitation, elle se lança à leur poursuite. Elle jeta un regard craintif vers le haut des remparts, où patrouillaient quelques sentinelles isolées. Elle s’aplatit contre le mur et s’efforça d’avancer rapidement sans se faire voir, en tâtonnant le long de la muraille pour trouver l’endroit où les deux hommes avaient disparu. Soudain, sa main ne rencontra que du vide et Heta s’y glissa, découvrant un tunnel qui s’enfonçait sous les remparts ; elle se demanda où il menait car l’obscurité y régnait. Elle avait à peine fait quelques pas qu’elle se retrouva violemment agrippée, tandis qu’une main lui bâillonnait la bouche et qu’on l’entraînait plus profondément dans le passage. Un instant tentée de résister, elle pensa qu’il valait mieux se montrer docile le temps de pouvoir s’expliquer. Au bout de quelques mètres, Heta se retrouva assise de force sur le sol, appuyée contre la muraille ; celui qui l’avait amenée là gardait sa main sur sa bouche, pour l’empêcher de crier. Elle sentit un souffle chaud dans son cou qui lui donna la chair de poule, avant qu’une voix masculine grondante, dans laquelle pointait une menace, murmure à son oreille :
« Je vais retirer ma main. Si tu essaies de crier, ce sera la dernière chose que tu feras avant de mourir. Tu m’as compris ? »

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