Une fois
de plus, Rhodes m'a servi de source d'inspiration pour un autre décor du roman,
le souterrain où Heta rencontre ses compagnons d'esclavage pour discuter loin
des oreilles indiscrètes.
J'ai
découvert ces tunnels en me promenant dans les fossés qui entourent la vieille
ville de Rhodes, qui m'ont semblé très adaptés à Ranxora.
Pour
passer des fossés à la ville, on traverse ces tunnels creusés au pied des
remparts, la plupart du temps peu éclairés, une sensation parfois étrange et
excitante, qui m'a semblé très adaptée pour mes personnages.
La
physionomie de Ranxora a d'ailleurs changé au cours de ce voyage, les fossés
intérieurs ont été rajoutés à ce moment-là, quand ceux de Rhodes m'ont donné le
bon exemple d'une ville fortifiée pour résister à l'envahisseur.
D'autres
photos des fossés prochainement.
Quelques
photos des tunnels prises au cours de mes promenades là-bas :
L’extrait
où Heta découvre leur existence :
Cette
nuit-là, Heta s’allongea sur sa couche, feignant de dormir, fermement décidée à
saisir sa chance, et guetta la direction où ils avaient disparu la veille. Bientôt,
le même manège recommença et elle les vit s’évanouir hors de sa vue. Le cœur
battant, elle se leva à toute vitesse, sans faire de bruit, et traversa le
baraquement aussi discrètement que possible jusqu’à l’endroit où ils avaient
disparu. Elle toucha doucement le mur et découvrit qu’un morceau de tissu le
recouvrait ; elle le souleva et mit à jour une petite ouverture,
suffisamment large pour qu’elle puisse y passer. Sans réfléchir, elle s’y
engouffra et se retrouva dans un étroit passage entre la muraille et le
baraquement. Elle aperçut à la lumière voilée de la Déesse Lune les deux
silhouettes longer les remparts, avant de disparaître soudain à gauche, comme
par magie. Heta attendit quelques secondes, le pouls battant à toute vitesse,
se demandant ce qu’elle devait faire. Juste après, surmontant son hésitation,
elle se lança à leur poursuite. Elle jeta un regard craintif vers le haut des
remparts, où patrouillaient quelques sentinelles isolées. Elle s’aplatit contre
le mur et s’efforça d’avancer rapidement sans se faire voir, en tâtonnant le
long de la muraille pour trouver l’endroit où les deux hommes avaient disparu.
Soudain, sa main ne rencontra que du vide et Heta s’y glissa, découvrant un
tunnel qui s’enfonçait sous les remparts ; elle se demanda où il menait
car l’obscurité y régnait. Elle avait à peine fait quelques pas qu’elle se retrouva
violemment agrippée, tandis qu’une main lui bâillonnait la bouche et qu’on
l’entraînait plus profondément dans le passage. Un instant tentée de résister,
elle pensa qu’il valait mieux se montrer docile le temps de pouvoir
s’expliquer. Au bout de quelques mètres, Heta se retrouva assise de force sur
le sol, appuyée contre la muraille ; celui qui l’avait amenée là gardait
sa main sur sa bouche, pour l’empêcher de crier. Elle sentit un souffle chaud
dans son cou qui lui donna la chair de poule, avant qu’une voix masculine
grondante, dans laquelle pointait une menace, murmure à son oreille :
« Je
vais retirer ma main. Si tu essaies de crier, ce sera la dernière chose que tu
feras avant de mourir. Tu m’as compris ? »
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