dimanche 4 août 2013

Le Temple de la Déesse Lune



Voici un autre lieu visité à Rhodes qui m’a inspiré un des décors de la Septième Prophétie, le Temple de la Déesse Lune.
Il s’agit du monastère de Filerimos, construit en haut d’une colline, avec une très belle vue sur les environs.

J’ai d’ailleurs écrit la scène où Orlanne s’y repose et l’observe sur le site, assise à l’ombre au pied d’un escalier pendant une heure.

Quelques photos de Filerimos pour vous montrer le modèle :








Et l’extrait où on le découvre au travers du regard d’Orlanne :

Le soir n’était pas encore tombé et Orlanne n’avait pas envie de s’enfermer dans l’auberge tout de suite. Elle s’assit sur un banc dans un coin de la cour et observa les lieux autour d’elle, ce qu’elle n’avait pas encore eu l’occasion de faire. Elle songea qu’à première vue, l’endroit ressemblait plus à une forteresse qu’à un temple. De chaque côté de la grande porte d’entrée, deux tours carrées portant le blason de la Déesse se dressaient. Au sommet, des arcades ouvertes, surmontées d’un dôme de tuiles rouges, permettaient de guetter les alentours. La surveillance était assurée par les Vigilantes, d’anciennes novices qui avaient renoncé à devenir prêtresses, mais restaient au Temple pour en être les gardiennes. De chaque tour partait un rempart qui encerclait toute la cour et rejoignait deux autres tours carrées. Celles-ci encadraient un pont de bois fortifié qui enjambait un fossé et menait à la seconde partie du Temple, réservée aux prêtresses : des murailles de pierre blanche cachaient ses bâtiments où la plupart des pèlerins ne pénétraient jamais. Une lourde porte de bois recouverte de plaques d’argent en gardait l’accès. Des Vigilantes, postées à chaque extrémité du pont, en filtraient l’entrée : seules les prêtresses et quelques novices obtenaient l’autorisation de traverser et d’emprunter la petite porte latérale qui permettait d’y pénétrer. Orlanne songea qu’elle ne verrait probablement jamais ce qui se cachait derrière ces murailles. Elle reporta son attention sur la cour où elle se trouvait. Quelques arbres, ici et là, donnaient un peu d’ombre quand le soleil était au zénith, et des bancs circulaires autour de leur tronc accueillaient ceux qui voulaient en profiter. Tout autour de la place, les bâtiments à un étage étaient édifiés sur le même plan. Au rez-de-chaussée, des arcades surmontées d’un auvent de tuiles rouges donnaient sur le couloir d’accès aux différents édifices. À l’étage, un peu en retrait, se trouvait une seconde série d’arcades qui menaient à d’autres pièces. Tous les bâtiments n’avaient pas la même fonction : il y avait l’hospice où elle avait passé la nuit, deux temples, mais aussi des ateliers et même une forge, car tout ce que portaient les prêtresses et les Vigilantes, des vêtements aux armes, était fabriqué ici. Un entrepôt abritait les réserves. Enfin, près de l’accès à la partie interdite, se dressait un bâtiment plus imposant, de forme rectangulaire, avec deux arcades au rez-de-chaussée. Un escalier extérieur menait à un palier couvert. Quelques fenêtres entourées de frises sculptées et ornées de vitraux blancs et argent perçaient ses murs. Sur l’auvent, une structure crénelée abritait une cloche entourée d’oriflammes aux couleurs de la Déesse, blanc et argent. Orlanne supposa que cet édifice abritait l’administration des lieux.
La jeune femme se levait pour rentrer quand elle remarqua un passage entre deux bâtiments. Curieuse, elle y dirigea ses pas et franchit une grille ouvragée qui était ouverte, découvrant un cloître adossé à la muraille. Au centre de l’espace pavé de galets qui formaient une mosaïque, une petite fontaine permettait de se rafraîchir. Dans les quatre angles de la cour, des arbustes aux fleurs violettes grimpaient de gros pots de terre cuite et enlaçaient les piliers de leurs branches. Des bancs disposés le long des murets invitaient les visiteurs à profiter du calme. Orlanne n’y résista pas et s’assit sur l’un d’eux, s’appuyant contre la colonne derrière elle. L’endroit était désert et rien ne venait en troubler la paix. La jeune femme, qui avait l’habitude au manoir d’être toujours occupée, de passer ses journées à s’entraîner, chasser ou chevaucher aux alentours avec Alban, se surprit à apprécier ce moment de sérénité. Elle ferma les yeux en respirant profondément : le parfum des fleurs se mêlait à celui de l’encens qui brûlait dans le temple voisin, et ces odeurs renforçaient l’impression de plénitude qu’elle ressentait. Elle resta ainsi un long moment, regrettant de ne pouvoir partager avec Alban ce lieu si enchanteur. Elle se promit de le lui décrire à son retour, pour lui faire partager son voyage.

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