Voici un autre lieu visité
à Rhodes qui m’a inspiré un des décors de la Septième Prophétie, le Temple de
la Déesse Lune.
Il s’agit du monastère de
Filerimos, construit en haut d’une colline, avec une très belle vue sur les
environs.
J’ai d’ailleurs écrit la
scène où Orlanne s’y repose et l’observe sur le site, assise à l’ombre au pied
d’un escalier pendant une heure.
Quelques photos de Filerimos pour vous montrer le modèle :
Et l’extrait où on le découvre au travers du regard
d’Orlanne :
Le soir n’était pas encore
tombé et Orlanne n’avait pas envie de s’enfermer dans l’auberge tout de suite.
Elle s’assit sur un banc dans un coin de la cour et observa les lieux autour
d’elle, ce qu’elle n’avait pas encore eu l’occasion de faire. Elle songea qu’à
première vue, l’endroit ressemblait plus à une forteresse qu’à un temple. De
chaque côté de la grande porte d’entrée, deux tours carrées portant le blason
de la Déesse se dressaient. Au sommet, des arcades ouvertes, surmontées d’un
dôme de tuiles rouges, permettaient de guetter les alentours. La surveillance
était assurée par les Vigilantes, d’anciennes novices qui avaient renoncé à
devenir prêtresses, mais restaient au Temple pour en être les gardiennes. De
chaque tour partait un rempart qui encerclait toute la cour et rejoignait deux
autres tours carrées. Celles-ci encadraient un pont de bois fortifié qui enjambait
un fossé et menait à la seconde partie du Temple, réservée aux prêtresses :
des murailles de pierre blanche cachaient ses bâtiments où la plupart des pèlerins
ne pénétraient jamais. Une lourde porte de bois recouverte de plaques d’argent
en gardait l’accès. Des Vigilantes, postées à chaque extrémité du pont, en filtraient
l’entrée : seules les prêtresses et quelques novices obtenaient
l’autorisation de traverser et d’emprunter la petite porte latérale qui permettait
d’y pénétrer. Orlanne songea qu’elle ne verrait probablement jamais ce qui se
cachait derrière ces murailles. Elle reporta son attention sur la cour où elle
se trouvait. Quelques arbres, ici et là, donnaient un peu d’ombre quand le
soleil était au zénith, et des bancs circulaires autour de leur tronc
accueillaient ceux qui voulaient en profiter. Tout autour de la place, les
bâtiments à un étage étaient édifiés sur le même plan. Au rez-de-chaussée, des
arcades surmontées d’un auvent de tuiles rouges donnaient sur le couloir d’accès
aux différents édifices. À l’étage, un peu en retrait, se trouvait une seconde
série d’arcades qui menaient à d’autres pièces. Tous les bâtiments n’avaient
pas la même fonction : il y avait l’hospice où elle avait passé la nuit, deux
temples, mais aussi des ateliers et même une forge, car tout ce que portaient
les prêtresses et les Vigilantes, des vêtements aux armes, était fabriqué ici. Un
entrepôt abritait les réserves. Enfin, près de l’accès à la partie interdite,
se dressait un bâtiment plus imposant, de forme rectangulaire, avec deux
arcades au rez-de-chaussée. Un escalier extérieur menait à un palier couvert.
Quelques fenêtres entourées de frises sculptées et ornées de vitraux blancs et
argent perçaient ses murs. Sur l’auvent, une structure crénelée abritait une
cloche entourée d’oriflammes aux couleurs de la Déesse, blanc et argent.
Orlanne supposa que cet édifice abritait l’administration des lieux.
La jeune femme se levait
pour rentrer quand elle remarqua un passage entre deux bâtiments. Curieuse,
elle y dirigea ses pas et franchit une grille ouvragée qui était ouverte, découvrant
un cloître adossé à la muraille. Au centre de l’espace pavé de galets qui formaient
une mosaïque, une petite fontaine permettait de se rafraîchir. Dans les quatre
angles de la cour, des arbustes aux fleurs violettes grimpaient de gros pots de
terre cuite et enlaçaient les piliers de leurs branches. Des bancs disposés le
long des murets invitaient les visiteurs à profiter du calme. Orlanne n’y résista
pas et s’assit sur l’un d’eux, s’appuyant contre la colonne derrière elle. L’endroit
était désert et rien ne venait en troubler la paix. La jeune femme, qui avait
l’habitude au manoir d’être toujours occupée, de passer ses journées à
s’entraîner, chasser ou chevaucher aux alentours avec Alban, se surprit à
apprécier ce moment de sérénité. Elle ferma les yeux en respirant
profondément : le parfum des fleurs se mêlait à celui de l’encens qui
brûlait dans le temple voisin, et ces odeurs renforçaient l’impression de
plénitude qu’elle ressentait. Elle resta ainsi un long moment, regrettant de ne
pouvoir partager avec Alban ce lieu si enchanteur. Elle se promit de le lui décrire
à son retour, pour lui faire partager son voyage.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire