Lors de mon séjour à Rhodes l'année dernière, la
visite de l'Hospice Sainte Catherine m'a directement inspiré la décoration du
manoir d'Ornan de Flavy, et j'ai eu l'impression de me promener à l'intérieur
de mon roman...
Je m'attendais presque à voir Orlanne et Alban
passer l'une des portes pour venir m'accueillir !
Quelques photos pour vous mettre dans l'ambiance :
Et pour
terminer, un extrait du chapitre où apparaît l'endroit :
La douleur et la peur… Ces deux sensations firent ouvrir
les yeux à Orlanne, qui se demanda où elle se trouvait. Elle était allongée par
terre et avait mal à la tête ; elle toucha son front mouillé et le frotta
légèrement, grimaçant quand ses doigts rencontrèrent la plaie d’où s’écoulait
un liquide poisseux. La jeune femme baissa sa main et réalisa avec horreur
qu’elle était couverte de sang. Elle parcourut l’endroit du regard, tandis que
la panique s’emparait d’elle et accélérait les battements de son cœur. Elle
reconnut la grande salle pavée de mosaïques, aux fenêtres basses encadrées de
bancs de pierre : elle était chez elle, dans la maison d’Ornan. Elle
examina les environs en s’asseyant maladroitement, s’efforçant de ne pas
aggraver sa blessure, et remarqua de longues traces rouges sur le sol, tandis
que des cris parvenaient à ses oreilles bourdonnantes. Orlanne arracha son
écharpe et en fit une compresse pour arrêter le saignement. Elle se releva en
titubant, suivant les traînées de sang jusqu’à sa chambre, et poussa un
cri en arrivant sur le seuil : le baldaquin de son lit avait été
arraché et s’était effondré sur les carreaux de faïence du sol. Empêtré au
milieu du tissu, lardé de coups, le corps sans vie de leur intendante fixait le
plafond de ses yeux vitreux, tandis qu’une mare de sang s’étalait autour
d’elle. Orlanne s’appuya contre le chambranle de la porte et se mit à trembler
violemment. Laissant tomber au sol son pansement improvisé, elle pressa ses deux
mains sur son visage ensanglanté en étouffant un sanglot. Elle pensa alors à
son père et à son fiancé, trouvant dans son désespoir croissant l’énergie
nécessaire pour partir à leur recherche. La jeune femme traversa la grande
salle d’un pas inégal, s’appuyant contre les murs pour ne pas tomber, en
laissant l’empreinte écarlate de ses paumes sur la pierre blanche. Elle parvint
aux arcades du palier du premier étage et descendit l’escalier qui menait à la
cour intérieure en s’accrochant à la rambarde. Le bruit augmentait au fur et à
mesure qu’elle avançait, couvrant le bourdonnement de ses oreilles : Orlanne
entendait des cris qui se mêlaient au fracas des armes. Elle sentit l’odeur du
sang tandis qu’elle découvrait, écœurée, les cadavres qui jonchaient l’entrée
de la cour. La jeune femme descendait les dernières marches quand une explosion
retentit derrière elle : elle dégringola au bas de l’escalier, projetée par
la violence d’un souffle brûlant, et son visage heurta brutalement le sol
tandis que son corps s’embrasait. Le choc lui fit perdre connaissance et elle
sombra dans les ténèbres.
C'est très beau comme pièce! J'adore la mosaique bleue!
RépondreSupprimerJ'ai eu le coup de foudre aussi pour le sol, c'est ce qui donne un cachet supplémentaire à la pièce (et à Rhodes, même les rues de la vieille ville étaient pavées)
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