Un peu de lecture aujourd'hui, une nouvelle écrite pour le dernier concours de mon forum d'écriture, dont le sujet était de compléter les quatre premières phrases, avec un texte dont la contrainte était de faire peur.
Et cerise sur le gâteau, je me suis amusée à faire une fan-fiction d'une de mes séries préférées, "Docteur Who"
Bonne lecture !
La nuit, dans les landes...
Je jetai un œil furtif à
l'arrière de la voiture et contemplai, horrifiée, ce qui s'y trouvait. Le
conducteur avait le regard fixé devant lui, les yeux plongés dans la nuit noire
et profonde, tandis que la route défilait. Je déglutis. Je savais ce qu'il me
restait à faire. Ou plutôt non, je ne le savais pas, et tout en essayant de
calmer les battements affolés de mon cœur, je me rappelai comment je m’étais
fourrée dans un tel pétrin…
Mais qu’est-ce qui m’avait
pris ? J’aurais dû savoir que c’était une mauvaise idée, à l’instant même
où le Tardis s’était matérialisé devant moi et que le Docteur en avait jailli
pour me proposer de faire un tour avec lui. J’avais pourtant suffisamment vu et
revu les épisodes de ses différentes aventures pour savoir que tout voyage avec
lui tournait invariablement à la catastrophe à un moment ou à un autre.
Malheureusement, j’avais quand même accepté et notre saut dans le temps n’avait
pas fait exception à la règle : au lieu de visiter l’Exposition
Universelle de 1900 à Paris, voilà que nous nous étions retrouvés dans une lande
déserte, perdue loin de tout, sans doute à la fin du XIXème siècle. Pour
couronner le tout, après le départ inopiné du Tardis, nous laissant plantés là,
le Docteur et moi avions été séparés en essayant de chercher de l’aide. Au
moins, je portais une tenue qui correspondait à peu près à l’époque, une robe à
tournure de coton bordeaux, ainsi que des bottines de cuir à talons pas très
adaptées à des chemins de campagne.
Alors que la nuit allait
tomber, j’avais commencé à désespérer car je ne voyais pas âme qui vive à l’horizon,
ni même l’ombre d’une masure. Lorsqu’un grincement avait fini par déchirer le
silence, je m’étais retournée et j’avais éprouvé un profond soulagement en
apercevant une calèche noire qui arrivait dans ma direction. Sans plus
réfléchir, je m’étais postée au milieu de la route et j’avais fait de grands
signes au cocher pour l’arrêter, le suppliant de m’emmener à l’abri. Il m’avait
brièvement détaillée et j’en avais fait de même : un instant, je fus
tentée de m’enfuir devant son faciès de brute, un visage épais, à la bouche
tordue remplie de chicots noirs et au menton couvert d’une barbe mal taillée.
Avec son physique de colosse, l’homme évoquait un bandit de grand chemin.
Cependant, j’étais tellement perdue et désespérée que sa compagnie m’avait semblé
moins pire que de rester ici seule en pleine nuit, car j’entendais au loin
hurler des loups, ou des chiens sauvages. J’avais donc accepté la main tendue
par le cocher pour me hisser à côté de lui. J’avais à peine eu le temps de
m’accrocher à mon siège que l’homme avait fait claquer son fouet pour lancer
ses deux chevaux noirs à un train d’enfer. Tandis que je me crispais de toutes
mes forces pour tenir – si je tombais, je me romprais le cou –, je frissonnais
car le froid transperçait les fines manches de mon corsage. Une fois de plus,
je maudis le Docteur qui ne m’avait même pas fourni une cape pour me
réchauffer, une façon comme une autre d’essayer de penser à autre chose qu’à ma
position peu reluisante…
Et maintenant, alors que
la pleine lune s’était levée en perçant les ténèbres, tandis que cette carriole
de l’enfer roulait à tombeau ouvert sur une route défoncée, j’avais jeté un
coup d’œil à l’arrière de la voiture. J’étais restée sans voix en y découvrant
plusieurs personnes apeurées, ligotées et bâillonnées, ainsi que le Docteur,
attaché lui aussi et visiblement assommé : sans doute avait-il agacé le
cocher avec ses bavardages incessants, d’où ce « traitement de
faveur » jugé plus efficace qu’un bâillon pour le faire taire. Si, avant
cette vision, je pouvais espérer que le Docteur allait venir à mon aide,
maintenant je savais que j’allais devoir me débrouiller seule.
J’essayai de distinguer la
route devant nous, me demandant où le mystérieux cocher nous conduisait :
un défilé rocheux apparut devant nous, et bientôt la voiture s’engagea entre
ses deux parois escarpées. L’homme ne ralentit pas un instant et le bruit des
sabots résonnant sur la terre dure envahit le défilé, emplissant mes oreilles
du vacarme. Je ne pus en boucher qu’une, mon autre main continuant à agripper
convulsivement le siège pour ne pas tomber. Mon cœur battait la chamade tandis
que j’essayais de surmonter la panique qui envahissait mon esprit pour analyser
la situation. Le colosse avait enlevé des gens, ainsi que le Docteur : pourquoi ?
Qu’allait-il faire de nous ? Je n’étais pas attachée, mais je me rendais
compte que j’étais prisonnière comme les autres, et que le cocher comptait sur
ma peur pour que je ne fasse rien. Il avait raison : j’étais terrorisée et
si j’essayais de sauter en marche, je me fracasserais les os, vu la vitesse du
véhicule. Mon instinct de survie me criait donc de rester là sans rien tenter
et d’attendre la suite. Il me semblait que le Diable lui-même conduisait cet
attelage pour me mener en Enfer, et j’avais du mal à calmer les battements
affolés de mon cœur.
Bientôt, enfin, la
charrette émergea du défilé et je distinguai au loin, devant nous, la
silhouette d’un petit château à moitié en ruine. J’essayai de me raisonner,
sans y parvenir : une sourde angoisse me tordait le ventre et même si je
me répétais que ce n’était sans doute qu’un cauchemar, rien n’y faisait. Le
froid qui me saisissait, les cahots de la route et la peur qui me paralysait ne
me laissaient guère de doutes : je ne rêvais pas…
Enfin, la voiture s’arrêta
dans la cour du château. J’aurais pu essayer de m’enfuir à ce moment-là, mais
mes jambes ne me portaient plus : si je tentais de descendre, j’étais sûre
de m’effondrer par terre tellement je tremblais.
Plusieurs hommes au
physique aussi peu engageant que celui du cocher sortirent du bâtiment et
s’avancèrent vers nous, sans doute pour décharger le véhicule de son
chargement. L’un d’eux, mince et bien habillé, dénotait parmi les autres, et
j’en déduisis qu’il devait être leur chef. Il me fixa sans aménité et demanda
au conducteur d’une voix dure :
« Pourquoi celle-là
n’est pas attachée ?
— J’l’ai ramassée sur la
lande à la tombée d’la nuit, c’était pas utile d’la ligoter, j’roulais trop
vite pour qu’elle fasse quoi qu’ce soit ! »
Un des nouveaux arrivants
me saisit sans ménagement par le bras et me fit descendre de mon siège. Je
trébuchai en touchant le sol, empêtrée dans la tournure de ma jupe, et sans sa
main qui me tenait fermement, je me serais étalée au sol. Ses compagnons
emmenaient les prisonniers bâillonnés à l’intérieur du château. Le plus costaud
avait saisi le Docteur sous les bras et le traînait comme s’il s’agissait d’un
vulgaire sac de pommes de terre. Je me retournai vers leur chef, lui demandant
en tremblant :
« Qui
êtes-vous ? Qu’allez-vous faire de nous ? »
L’homme me jeta un regard
mauvais, avant qu’un rictus n’étire ses lèvres. Un frisson glacé me parcourut
la colonne vertébrale : sur qui étais-je donc tombée ? Mais pourquoi
n’étais-je pas restée tranquillement chez moi ? Sans daigner me répondre, il
tourna les talons et rentra dans le bâtiment, tandis que son sbire me poussait
rudement vers le hall d’entrée. L’intérieur du château était sombre, plein de
poussière et de toiles d’araignées, seulement éclairé ici et là par quelques
lampes à huile. Visiblement, l’électricité n’avait pas encore fait son
apparition dans ce lieu. Je faillis pousser un hurlement en apercevant un rat
traverser le hall en trottinant, surtout lorsqu’il s’arrêta quelques secondes
pour me fixer de ses yeux sombres. Pendant qu’on m’entraînait vers un escalier
qui menait au sous-sol, je remarquai que le mobilier était soit vermoulu, soit
inexistant : de toute évidence, plus personne ne vivait ici depuis
longtemps. Ce n’était sans doute qu’un lieu de passage pour nos ravisseurs, et
pour nous aussi certainement, mais vers où ? Un autre endroit, ou droit
vers le cimetière, une fois qu’ils nous auraient tués ?
Nous parvînmes à
une crypte dans laquelle se dressaient plusieurs grandes cages de métal. Mes
compagnons d’infortune se trouvaient dans l’une d’elles, et le Docteur,
toujours inconscient, dans une autre. Pour quelqu’un qui se vantait de courir
vite pour échapper à ses ennemis, sur ce coup-là, c’était raté…
Mon cerbère me
poussa dans une cage vide après m’avoir lié les mains dans le dos. La corde
était serrée et me brûlait les poignets, impossible de me libérer. Toujours
tremblante, je m’assis comme je le pus au fond de ma geôle, dos aux barreaux, attendant
la suite avec angoisse tout en essayant de calmer ma respiration.
Le chef passa
lentement devant nos cages, semblant nous évaluer, et une fois de plus, je me
demandai ce qui nous attendait. Il se retourna finalement vers le cocher en lui
lançant d’un ton mécontent :
« La
moisson n’est pas terrible cette fois ! »
L’homme haussa
les épaules avant de se défendre :
« Les gens
du cru s’méfient maint’nant, y a eu d’jà pas mal d’disparitions ! Faudrait
p’t-être changer d’coin !
— Ce château est
la cachette idéale, les habitants ont trop peur des légendes locales pour venir
y fourrer leur nez. Pas question de l’abandonner ! »
Le colosse
haussa de nouveau les épaules, répondant :
« Y a quand
même cinq personnes qu’iront bien pour les mines, et la donzelle est pas mal,
elle conviendra pour un bordel ! »
Il fallut
quelques secondes à mon cerveau paniqué pour réaliser ce qu’il venait de
dire : la donzelle, c’était moi, et ce qu’il envisageait pour moi…
Non ! Je compris alors qu’ils se livraient au trafic d’êtres humains et
que nous constituions la prochaine livraison. J’aurais dû résister, protester,
mais la peur me paralysait. Le sort qui m’attendait me semblait pire que tout.
Je jetai un coup d’œil suppliant au Docteur : il fallait qu’il nous tire
de là, tous, d’un coup de tournevis sonique ou de n’importe quelle autre façon,
et qu’il mette ces sinistres personnages hors d’état de nuire, ça ne pouvait
pas se terminer comme ça !
Le chef sortit
de sa poche une montre à gousset et la consulta, avant de lâcher :
« Ils vont
bientôt arriver, remontons les attendre. »
Nos ravisseurs
quittèrent la pièce en nous laissant seuls. Ils n’étaient pas inquiets, car
ligotés et enfermés dans de solides cages de métal, nous n’avions aucune chance
de nous échapper.
Dès que
j’entendis la porte de la crypte se refermer, je me mis à chuchoter :
« Docteur,
Docteur, réveillez-vous, je vous en supplie ! »
Tout en
l’appelant, je touchai les barreaux de la cage derrière moi : c’étaient
des carrés de métal aux arêtes tranchantes. J’essayai de faire glisser les
cordes dessus pour me libérer, sans cesser de tenter de réveiller le Docteur.
Je réprimai un cri quand mon poignet dérapa et que le métal érafla ma peau, la
coupant net. Affolée, je sentis le sang couler et me demandai si je ne m’étais
pas ouvert une veine. Au même moment, je perçus des couinements et, de plus en
plus paniquée, pensai au rat qui traversait le hall. Je hoquetai : et si
mon sang l’attirait et qu’il me mordait ? Et surtout, s’il n’était pas
seul ? Allais-je me faire attaquer par un troupeau de rats affamés ?
Au bord des
larmes, je m’activai aussi vite que je le pouvais, m’efforçant de ne pas me
blesser plus. Malheureusement, les cordes refusaient de rompre, alors que le
temps pressait. Ma situation devenait de plus en plus critique, et j’avais
aggravé mon cas avec ma blessure.
Un bruit sur le
côté me fit tourner la tête et le soulagement m’envahit en voyant le Docteur se
réveiller enfin. Il regarda autour de lui, un peu hébété, puis se tourna vers
moi :
« Où
sommes-nous ? Que nous est-il arrivé ?
— Chut, parlez
moins fort ! Nous avons été enlevés !
— Par qui ?
— Des hommes qui
veulent nous vendre comme esclaves. Faites quelque chose, sortez-nous de
là ! »
Il me fixa, un
peu éberlué :
« Comment ?
— Je ne sais
pas, c’est vous le Docteur, trouvez une idée géniale ! Tenez, utilisez
votre tournevis par exemple ! »
La situation
commençait à me faire perdre tout contrôle : malgré mes efforts, je ne
parvenais pas à me libérer et la panique m’envahissait. Elle se mêlait à
l’énervement face à l’impuissance du Docteur, qui me rendait folle. Si lui ne
pouvait rien faire, qui nous aiderait ?
Je jetai un coup
d’œil vers lui ; il me fixa et me demanda :
« Où sont
nos ravisseurs ?
— Ils attendent
leurs clients, pour nous vendre.
— Ils sont
nombreux ?
— Six, dont cinq
armoires à glace, nous n’en viendrons pas à bout seuls… Aïe !
— Qu’y
a-t-il ? »
Je ne répondis
pas tout de suite, submergée par la terreur : je me reculai avec horreur,
après avoir senti une morsure sur ma main ensanglantée. Je me retournai en
claquant des dents et découvris le rat famélique qui venait de s’en prendre à
moi ; ses yeux fiévreux me fixaient et il était évident que je ne lui
faisais pas peur du tout. Du mouvement dans l’ombre au fond de la pièce me
glaça : cette bestiole répugnante ne représentait que l’avant-garde,
plusieurs paires d’yeux luisants étaient dardés sur moi, n’attendant sans doute
qu’un signe pour se jeter sur moi. Je m’étranglai :
« Docteur,
pressez-vous, les rats vont m’attaquer… il y en a déjà un qui m’a mordue !
—
Pourquoi ?
— Je me suis
coupée la main, mon sang les attire !
—
Oh ! »
Oh ?! Je
lui disais que des rats assoiffés de sang risquaient de m’attaquer d’un instant
à l’autre et tout ce qu’il trouvait à dire, c’est oh ?! Si je n’avais pas
été dans un tel état de peur, de panique et proche de l’évanouissement – et
ligotée et enfermée dans une cage aussi –, je l’aurais assommé avec le premier
objet qui me tombait sous la main !
Je m’étais
éloignée des parois de la cage, trop proche des rats à mon goût, mais du coup,
je ne pouvais plus me libérer. L’espace entre les barreaux ne pouvait laisser
passer un homme, en revanche ils étaient assez larges pour un rat, et je
compris, terrifiée, que j’étais piégée, à la merci de ces monstres. Je tançai
le Docteur :
« Nom de
Dieu, c’est vous qui nous avez fourrés dans ce pétrin, sortez-nous de là !
— J’essaie, je
réfléchis…
— Arrêtez de
réfléchir et agissez ! Vous ne voyez pas que ces rats vont me
bouffer ?! »
Je devenais
hystérique. Comme s’ils avaient senti ma peur et qu’elle les attirait, les
rongeurs trottinèrent en direction de ma cage.
Le Docteur
tentait de se libérer de ses liens, sans grand succès ; il parut avoir une
illumination :
« Mettez-vous
debout !
— Quoi ?!
— Levez-vous,
ils ne pourront plus atteindre votre main ! »
Je doutais que
ça suffirait à les arrêter, mais tant bien que mal, je me remis sur mes jambes,
empêtrée entre mes mains et ma jupe à tournure, privée de points d’appui. Je
tremblais comme une feuille et j’avais du mal à tenir sans m’effondrer. Les
rats avaient atteint ma cage et se tenaient près des barreaux. Ces sales bêtes
devaient préparer leur attaque, pour trouver la meilleure façon de me
boulotter. Ma main me faisait mal, entre la coupure qui saignait toujours et la
morsure qui allait sans doute s’infecter. J’avais de plus en plus de mal à
surmonter le tourbillon qui avait envahi mon esprit pour garder mon sang-froid.
Je me mis à insulter le Docteur :
« Espèce
d’incapable, vous allez faire quelque chose, oui ou non ? »
Non, ça ne
pouvait pas se terminer comme ça, pas maintenant… Je pivotai sur moi-même en chancelant,
de plus en plus affolée : d’autres rats avaient surgi de l’ombre et
encadraient maintenant toute la cage. Si je criais, je les ferais peut-être
fuir, mais en attirant nos ravisseurs. Mais si je me taisais, je me faisais
dévorer dès que je m’effondrais au sol. Le choix fut vite fait : je me mis
à hurler, laissant libre court à la panique que je retenais depuis trop
longtemps. Le Docteur devait essayer de me faire taire, mais je ne l’entendais
pas, hystérique, incapable d’arrêter le flot sonore qui coulait de ma bouche.
Des bruits
précipités résonnèrent dans l’escalier et une clarté envahit la pièce. Nos
ravisseurs arrivaient en courant, suivis de trois autres hommes, sans doute les
commanditaires. Le chef demanda en criant, pour s’efforcer de couvrir mes
hurlements :
« Que se
passe-t-il ici ? »
Leur arrivée
brutale avait effrayé les rats : ceux-ci battirent en retraite,
s’éparpillant dans la pièce. Le cocher déverrouilla ma cage et, voyant que je
ne me calmais pas, me donna deux gifles retentissantes pour me faire taire. Je
m’effondrai au sol en silence, presque assommée, n’entendant plus qu’un
brouhaha autour de moi. Les inconnus allaient sans doute nous emmener, mais je
n’étais plus en mesure de résister. Quant à savoir quel serait le pire, entre
être à leur merci ou me faire dévorer par des rats, mon cerveau n’était plus en
mesure de répondre. Je sursautai à peine, incapable de réagir, quand des cris
parvinrent soudain à mes oreilles :
« Police,
que personne ne bouge ! »
Un désordre
indescriptible envahit la pièce tandis que des policiers faisaient irruption et
engageaient le combat avec nos ravisseurs. Heureusement pour nous, trop occupés
à se défendre, ces derniers semblaient nous avoir oubliés, alors que nous
aurions pu servir d’otages.
Enfin, au bout
de quelques minutes, le vacarme se calma et je découvris, en soulevant avec
difficulté mes paupières, encore sonnée, que la police avait maîtrisé tout le
monde ; j’entendis, dans un bourdonnement, le commissaire s’adresser aux
bandits :
« Cette
fois-ci, après des semaines de recherche, nous vous trouvons enfin, c’en est
fini de vos méfaits ! »
Malgré le
soulagement qui m’envahit à ces mots, je n’arrivais pas à résister à l’engourdissement
qui me submergeait. Je croisai le regard du Docteur et son sourire fut la
dernière chose que je vis…
La première
chose que je vis en ouvrant les paupières fut l’étagère sur laquelle
s’alignaient les DVD de la série. Je clignai des yeux et regardai autour de
moi, surprise : j’étais allongée sur mon canapé, dans mon appartement, et
je venais de faire un stupide cauchemar. Je secouai la tête et s’assis en me
traitant d’imbécile, me disant que j’avais trop regardé ce feuilleton. Je levai
la main pour dégager les cheveux qui tombaient sur mon front, et ce fut là que
je les vis, toutes les deux : une trace de coupure à peine cicatrisée et
celle de la morsure de petites dents pointues…