mercredi 28 mai 2014

Comment puiser l'inspiration dans la vie réelle ?



Bonsoir à tous,

Ce soir, à quelques jours de partir en vacances dans mes endroits préférés (et d’en profiter pour avancer les corrections du tome 2 de la Septième Prophétie), je vous propose un article sur ma façon de fonctionner pour trouver un peu d’inspiration.

Non, le titre de cet article ne veut pas dire que je vous encourage à écrire votre autobiographie (quoi que si vous en avez envie, ne vous gênez pas !), je veux simplement partager aujourd’hui avec vous quelques unes de mes méthodes pour trouver l’inspiration et enrichir vos textes.

Tout ou presque peut être source d’inspiration, quel que soit le genre de votre texte. Bien sûr, un trajet en métro aura du mal à être inséré dans un récit de fantasy, mais une randonnée en forêt ou en montagne, oui. C’est une bonne source car vous aurez pu observer le paysage, prendre quelques photos qui serviront ensuite à étayer vos descriptions, et surtout vous l’aurez vécu, ce qui vous permettra de rendre vraiment les ressentis de vos personnages et donc de leur donner un côté plus vivant et réaliste.

Un premier exemple (je vais fonctionner ainsi pour illustrer cet article), une « petite randonnée » à la Mer de Glace que j’avais faite il y a une quinzaine d’années : trois heures de marche, 900 mètres de dénivelé et, à partir de la moitié de la randonnée, le brouillard et la pluie qui nous ont accompagnés, ainsi qu’un paysage parfois chaotique, assez impressionnant. J’en ai vraiment bavé pendant tout le chemin et, du coup, j’ai décidé de partager ça avec quelques uns de mes personnages. C’est ainsi que dans « la Septième Prophétie », ils se retrouvent à vivre plus ou moins la même, et ils souffrent presque autant que moi :

« Ils s’engagèrent sur un chemin de traverse qui s’enfonçait dans la forêt […] Les arbres s’élevaient haut au-dessus de leurs têtes ; de chaque côté poussaient à foison fougères, mousses et plantes inconnues. Très vite cependant, le relief changea, s’élevant en pente raide vers les sommets. De nombreux cailloux encombraient le chemin tandis que la végétation se clairsemait par endroits, pour redevenir plus dense quelques mètres plus loin. Le sentier rétrécissait et ne fut bientôt plus qu’une sente étroite où ils avançaient l’un derrière l’autre. La pluie tombait toujours drue, transperçant leurs vêtements en les trempant jusqu’aux os et en glaçant leur peau. Malgré leurs efforts, ils n’arrivaient pas à se réchauffer. Le sol se transformait en boue, les ralentissant en rendant leur marche plus difficile. […]
Ils venaient à peine de repartir qu’ils rencontrèrent de nouvelles difficultés. La pente, très raide, était parsemée de larges roches espacées qui obligeaient les jeunes gens à faire des grandes enjambées pour les franchir. Entre les pierres, les espaces étaient traîtres : leurs pieds s’enfonçaient dans la boue ou dérapaient sur l’herbe mouillée. […]
Ses vêtements ruisselaient de pluie et de sueur mélangées, ses cheveux trempés collaient autour de son visage et elle sentait le froid mordant menacer d’engourdir ses membres. Elle se remit en marche, pensant que plus vite ils arriveraient au col, plus vite ils pourraient se mettre à l’abri. »

Pas besoin d’en avoir forcément bavé pour utiliser ce type de sources (heureusement !), ça peut aussi être une balade agréable en forêt qui permet de décrire le paysage environnant ou une promenade en bateau pour avoir un autre point de vue sur un endroit.

Pratiquer certains sports, même épisodiquement, peut aider aussi, que ce soient des sports de combat pour connaître un peu le vocabulaire, les postures, ou de l’équitation pour appréhender un peu mieux les sensations des différentes allures à cheval.

Parfois, les événements peuvent ne pas servir immédiatement, mais quand quelque chose les fait remonter à la surface, ça peut devenir une source d’inspiration.
J'ai écrit une nouvelle pour un concours, où la vue des photos d'un pont au bord d’un canal et de la pleine lune m’ont rappelé une croisière faite il y a une vingtaine d’années, et je m’en suis servie comme point de départ, en mêlant du réel (j’avais réellement écouté la bande originale du Dracula de Coppola au bord de l’eau, le soir, en regardant la pleine lune) et en y rajoutant des éléments de fiction.

Une autre façon de trouver de l’inspiration, c’est ce que j’appelle « l’écriture sur site » : quand un endroit m’inspire tellement que je n’ai qu’une envie, m’installer dans un coin, sortir un carnet et écrire en utilisant ce que je vois comme décor.

C’est à Rhodes que j’ai éprouvé plusieurs fois cette sensation l’année dernière, notamment sur le site de Filerimos, qui m’a directement inspiré le décor d’un de mes temples ; voici les photos de l’endroit, et le résultat dans mon roman :






 « De chaque côté de la grande porte d’entrée, deux tours carrées portant le blason de la Déesse se dressaient. Au sommet, des arcades ouvertes, surmontées d’un dôme de tuiles rouges,  permettaient de guetter les alentours. […]
Tout autour de la place, les bâtiments à un étage étaient édifiés sur le même plan. Au rez-de-chaussée, des arcades étaient surmontées d’un auvent de tuiles rouges : elles donnaient sur le couloir d’accès aux différents édifices. À l’étage, un peu en retrait, se trouvait une seconde série d’arcades qui menaient à d’autres pièces. […]
Enfin, près de l’accès à la partie interdite, se dressait un bâtiment plus imposant, de forme rectangulaire, avec deux arcades au rez-de-chaussée. Un escalier extérieur menait à un palier couvert. Quelques fenêtres entourées de frises sculptées et ornées de vitraux blancs et argent perçaient ses murs. Sur l’auvent, une structure crénelée abritait une cloche entourée d’oriflammes aux couleurs de la Déesse, blanc et argent. […]
Curieuse, elle y dirigea ses pas et franchit une grille ouvragée qui était ouverte : elle découvrit un cloître adossé à la muraille. Au centre de l’espace pavé de galets qui formaient une mosaïque, une petite fontaine permettait de se rafraîchir. Dans les quatre angles de la cour, des arbustes aux fleurs violettes grimpaient de gros pots de terre cuite et enlaçaient les piliers de leurs branches. Des bancs disposés le long des murets invitaient les visiteurs à profiter du calme. »

Un des bâtiments de la vieille ville de Rhodes, l’Hospice Sainte Catherine, m’a directement inspirée pour l’intérieur de la maison d’Orlanne, une de mes héroïnes, et les remparts et les fossés de la ville m’ont aussi incitée à modifier complètement l’architecture d’un des lieux où se déroule une bonne partie de l’histoire.

Et bien sûr, quand vous avez besoin d’approfondir un sujet que vous aurez découvert ou abordé, il reste toujours la lecture de livres spécialisés ou les recherches sur Internet pour compléter vos recherches.

Maintenant, vous n’avez plus qu’à chercher autour de vous vos sujets d’inspiration et à vous laisser porter.

Bonne écriture !