lundi 6 octobre 2014

La Septième Prophétie - Tome 2 - Ranxor

Bonsoir,

Quelques nouvelles d'une revenante, j'ai été très occupée par l'écriture et les corrections du tome 2 de la Septième Prophétie ces derniers mois, mais je touche au but.

La dernière grande réécriture a pris fin hier, il ne me reste plus qu'à laisser reposer un peu (comme une bonne pâte à gâteau) et à reprendre le texte dans quelques jours pour la mise en page et les corrections orthographiques, et les derniers arrangements, et j'espère pouvoir le publier fin octobre.

D'ici là, pour vous faire patienter, un petit extrait d'un de mes passages préférés :

Le visage de Venin grimaça de mépris à ce nom :
« Cette misérable petite larve… Il faut nous en débarrasser aussi ! »
Romaric secoua la tête en se retenant de la gifler, exaspéré par un tel entêtement :
« Arrête de vouloir tuer tout le monde et réfléchis un peu ! Depuis hier matin, Ranxor sait que tu veux la mort de l’Égale : si quelque chose lui arrive, à elle ou à ses compagnons, il en déduira que c’est toi et te punira. »

Et pour conclure, en avant-première, la couverture du tome 2, réalisée comme la première par Martine Fa (merci à elle pour ce travail magnifique) 

 

mercredi 28 mai 2014

Comment puiser l'inspiration dans la vie réelle ?



Bonsoir à tous,

Ce soir, à quelques jours de partir en vacances dans mes endroits préférés (et d’en profiter pour avancer les corrections du tome 2 de la Septième Prophétie), je vous propose un article sur ma façon de fonctionner pour trouver un peu d’inspiration.

Non, le titre de cet article ne veut pas dire que je vous encourage à écrire votre autobiographie (quoi que si vous en avez envie, ne vous gênez pas !), je veux simplement partager aujourd’hui avec vous quelques unes de mes méthodes pour trouver l’inspiration et enrichir vos textes.

Tout ou presque peut être source d’inspiration, quel que soit le genre de votre texte. Bien sûr, un trajet en métro aura du mal à être inséré dans un récit de fantasy, mais une randonnée en forêt ou en montagne, oui. C’est une bonne source car vous aurez pu observer le paysage, prendre quelques photos qui serviront ensuite à étayer vos descriptions, et surtout vous l’aurez vécu, ce qui vous permettra de rendre vraiment les ressentis de vos personnages et donc de leur donner un côté plus vivant et réaliste.

Un premier exemple (je vais fonctionner ainsi pour illustrer cet article), une « petite randonnée » à la Mer de Glace que j’avais faite il y a une quinzaine d’années : trois heures de marche, 900 mètres de dénivelé et, à partir de la moitié de la randonnée, le brouillard et la pluie qui nous ont accompagnés, ainsi qu’un paysage parfois chaotique, assez impressionnant. J’en ai vraiment bavé pendant tout le chemin et, du coup, j’ai décidé de partager ça avec quelques uns de mes personnages. C’est ainsi que dans « la Septième Prophétie », ils se retrouvent à vivre plus ou moins la même, et ils souffrent presque autant que moi :

« Ils s’engagèrent sur un chemin de traverse qui s’enfonçait dans la forêt […] Les arbres s’élevaient haut au-dessus de leurs têtes ; de chaque côté poussaient à foison fougères, mousses et plantes inconnues. Très vite cependant, le relief changea, s’élevant en pente raide vers les sommets. De nombreux cailloux encombraient le chemin tandis que la végétation se clairsemait par endroits, pour redevenir plus dense quelques mètres plus loin. Le sentier rétrécissait et ne fut bientôt plus qu’une sente étroite où ils avançaient l’un derrière l’autre. La pluie tombait toujours drue, transperçant leurs vêtements en les trempant jusqu’aux os et en glaçant leur peau. Malgré leurs efforts, ils n’arrivaient pas à se réchauffer. Le sol se transformait en boue, les ralentissant en rendant leur marche plus difficile. […]
Ils venaient à peine de repartir qu’ils rencontrèrent de nouvelles difficultés. La pente, très raide, était parsemée de larges roches espacées qui obligeaient les jeunes gens à faire des grandes enjambées pour les franchir. Entre les pierres, les espaces étaient traîtres : leurs pieds s’enfonçaient dans la boue ou dérapaient sur l’herbe mouillée. […]
Ses vêtements ruisselaient de pluie et de sueur mélangées, ses cheveux trempés collaient autour de son visage et elle sentait le froid mordant menacer d’engourdir ses membres. Elle se remit en marche, pensant que plus vite ils arriveraient au col, plus vite ils pourraient se mettre à l’abri. »

Pas besoin d’en avoir forcément bavé pour utiliser ce type de sources (heureusement !), ça peut aussi être une balade agréable en forêt qui permet de décrire le paysage environnant ou une promenade en bateau pour avoir un autre point de vue sur un endroit.

Pratiquer certains sports, même épisodiquement, peut aider aussi, que ce soient des sports de combat pour connaître un peu le vocabulaire, les postures, ou de l’équitation pour appréhender un peu mieux les sensations des différentes allures à cheval.

Parfois, les événements peuvent ne pas servir immédiatement, mais quand quelque chose les fait remonter à la surface, ça peut devenir une source d’inspiration.
J'ai écrit une nouvelle pour un concours, où la vue des photos d'un pont au bord d’un canal et de la pleine lune m’ont rappelé une croisière faite il y a une vingtaine d’années, et je m’en suis servie comme point de départ, en mêlant du réel (j’avais réellement écouté la bande originale du Dracula de Coppola au bord de l’eau, le soir, en regardant la pleine lune) et en y rajoutant des éléments de fiction.

Une autre façon de trouver de l’inspiration, c’est ce que j’appelle « l’écriture sur site » : quand un endroit m’inspire tellement que je n’ai qu’une envie, m’installer dans un coin, sortir un carnet et écrire en utilisant ce que je vois comme décor.

C’est à Rhodes que j’ai éprouvé plusieurs fois cette sensation l’année dernière, notamment sur le site de Filerimos, qui m’a directement inspiré le décor d’un de mes temples ; voici les photos de l’endroit, et le résultat dans mon roman :






 « De chaque côté de la grande porte d’entrée, deux tours carrées portant le blason de la Déesse se dressaient. Au sommet, des arcades ouvertes, surmontées d’un dôme de tuiles rouges,  permettaient de guetter les alentours. […]
Tout autour de la place, les bâtiments à un étage étaient édifiés sur le même plan. Au rez-de-chaussée, des arcades étaient surmontées d’un auvent de tuiles rouges : elles donnaient sur le couloir d’accès aux différents édifices. À l’étage, un peu en retrait, se trouvait une seconde série d’arcades qui menaient à d’autres pièces. […]
Enfin, près de l’accès à la partie interdite, se dressait un bâtiment plus imposant, de forme rectangulaire, avec deux arcades au rez-de-chaussée. Un escalier extérieur menait à un palier couvert. Quelques fenêtres entourées de frises sculptées et ornées de vitraux blancs et argent perçaient ses murs. Sur l’auvent, une structure crénelée abritait une cloche entourée d’oriflammes aux couleurs de la Déesse, blanc et argent. […]
Curieuse, elle y dirigea ses pas et franchit une grille ouvragée qui était ouverte : elle découvrit un cloître adossé à la muraille. Au centre de l’espace pavé de galets qui formaient une mosaïque, une petite fontaine permettait de se rafraîchir. Dans les quatre angles de la cour, des arbustes aux fleurs violettes grimpaient de gros pots de terre cuite et enlaçaient les piliers de leurs branches. Des bancs disposés le long des murets invitaient les visiteurs à profiter du calme. »

Un des bâtiments de la vieille ville de Rhodes, l’Hospice Sainte Catherine, m’a directement inspirée pour l’intérieur de la maison d’Orlanne, une de mes héroïnes, et les remparts et les fossés de la ville m’ont aussi incitée à modifier complètement l’architecture d’un des lieux où se déroule une bonne partie de l’histoire.

Et bien sûr, quand vous avez besoin d’approfondir un sujet que vous aurez découvert ou abordé, il reste toujours la lecture de livres spécialisés ou les recherches sur Internet pour compléter vos recherches.

Maintenant, vous n’avez plus qu’à chercher autour de vous vos sujets d’inspiration et à vous laisser porter.

Bonne écriture !

mardi 25 mars 2014

série "Les Protecteurs" : "Philippus"

Bonsoir à tous,

Je n'ai pas abandonné "la Septième Prophétie", le tome 2 progresse lentement mais sûrement, je travaille dessus tous les jours.

Ce soir, j'ai envie de vous faire découvrir un texte écrit pour le dernier concours de mon forum, qui m'a permis d'explorer un nouvel univers dans le domaine du fantastique, mettant en scène des personnages appelés "les Protecteurs" et qui mélangera les époques, de l'Antiquité Romaine à nos jours.
Dans cette nouvelle, "Philippus", vous découvrirez le premier d'entre eux,et son histoire.

Bonne lecture !


PHILIPPUS

La nuit était tombée sur Rome et, à cette heure avancée, seule la pleine lune éclairait les rues de la ville.
Dans sa chambre, le centurion Philippus dormait profondément avec Tullia, son épouse. Soudain, un vagissement aigu le tira du sommeil. Encore mal réveillé, il réalisa que sa fille Octavia pleurait, sans doute après avoir fait un cauchemar. Tullia se leva et il ne bougea pas, laissant sa femme consoler leur enfant. Philippus allait retomber dans les limbes du sommeil quand un cri perçant, poussé cette fois par Tullia, le fit brusquement sursauter. Réagissant aussitôt, il bondit hors du lit et saisit son glaive, avant de courir vers la chambre d’Octavia.
Lorsqu’il pénétra dans la pièce, il se figea en poussant un cri d’horreur : une femme de haute taille tenait son épouse contre elle, sa bouche enfoncée dans son cou. Au sol, Octavia gisait telle une poupée désarticulée, au milieu d’une flaque de sang. Glacé, le centurion réalisa que les légendes qui, pour lui, n’étaient que des contes, s’avéraient réelles et qu’une stryge attaquait sa famille. Sortant de son immobilité, Philippus leva son glaive et s’approcha de la créature :
« Lâche-la ! »
La bête releva la tête pour le fixer et un rictus cruel étira sa bouche tandis qu’elle passait lentement sa langue sur ses lèvres écarlates.
Le centurion se jeta sur elle au moment où elle laissait tomber Tullia. D’un geste souple, la stryge évita le coup qu’il lui porta de son arme et le frappa du revers de son bras, le jetant à terre avec une force surprenante. Philippus lâcha son glaive qui glissa au sol, hors de sa portée. La créature le fixa de ses yeux glacés et éclata de rire, avant de se tourner vers le balcon et d’y marcher tranquillement. L’officier tenta de se relever pour reprendre le combat, mais n’y parvenait pas, cloué par une force surnaturelle. Il ne put qu’observer la stryge, gravant ses traits dans sa mémoire, pour la retrouver.
La bête se percha sur la rambarde et lui lança un dernier regard, comme pour le narguer, avant d’ouvrir de larges ailes, comme celles d’une chauve-souris, et de se jeter au-dessus des maisons de la ville.
Aussitôt, le centurion retrouva sa liberté de mouvement et se précipita vers Tullia qui gisait à terre, face contre le sol. Il la retourna et poussa un gémissement en découvrant sa gorge déchiquetée, qui laissait couler un filet de sang. Ses yeux vitreux le fixaient sans le voir, elle avait déjà rejoint le royaume de Pluton. Tout en serrant son corps contre lui, Philippus se mit à sangloter sans pouvoir se retenir. Ses yeux pleins de larmes se posèrent sur Octavia et il sut aussitôt que, comme sa mère, toute vie avait quitté ce petit corps.
Au moment où résonnaient les pas des serviteurs attirés par les cris et les bruits du bref combat, le centurion se mit à hurler sans pouvoir s’arrêter, fou de douleur.

Philippus errait dans sa demeure, accablé par la perte brutale de Tullia et d’Octavia. La nuit précédente, leurs funérailles avaient eu lieu et, désormais, il était seul. Dans un état second, il avait assisté aux rituels, sans réaction face aux flammes qui dévoraient les deux corps. La stryge lui avait arraché sa seule famille, les deux êtres qui lui importaient le plus.
Le centurion venait d’apprendre que, dans quelques jours, sa légion rejoindrait la Gaule pour une nouvelle campagne ; il se noierait dans les combats pour oublier le malheur qui l’avait frappé. Tullia était dans la fleur de l’âge et Octavia n’avait qu’un an, ce n’était encore qu’une enfant innocente, elles ne méritaient pas cela.
Au fond de lui, aussi forte que la douleur, une froide résolution grandissait, celle de venger sa femme et sa fille chéries en retrouvant la stryge et en la tuant, pour qu’elle ne fasse plus jamais de mal. Pour l’aider, il avait fait appel à un réseau d’espions très particulier, celui de Marcus et de ses compagnons d’infortune. L’homme, un ancien légionnaire que la vie n’avait pas épargné, mendiait dans les rues de Rome, ce qui lui permettait de glaner discrètement de précieuses informations. Philippus, qui s’était lié d’amitié avec lui, l’avait lancé sur les traces du monstre, persuadé que le carnage ne s’arrêterait pas là. Le jeune homme était résolu, dès qu’ils l’auraient localisée, à aller tuer la stryge. Il risquait d’y laisser la vie, mais n’en avait cure : il avait déjà perdu tout ce à quoi il tenait, plus rien ne pouvait l’affecter à présent.

Marcus se présenta le lendemain matin, annonçant au centurion qu’une créature correspondant à sa description avait été aperçue la nuit précédente dans un des quartiers les plus misérables de Rome. Le mendiant lui proposa de l’y conduire à la tombée de la nuit, car la stryge allait sûrement y revenir, n’ayant attaqué personne lors de sa venue. Philippus accepta et lui ordonna de revenir le chercher au crépuscule, après lui avoir donné un aureus d’or pour le récompenser.
Une fois seul, le jeune homme se prépara pour son expédition nocturne, vérifiant son armement et ses protections. Gracchus, son fidèle serviteur, s’inquiéta de son projet et tenta de le convaincre d’y renoncer. Peu disposé à l’écouter, Philippus le rabroua et lui ordonna de le laisser seul, pour prier. Après son départ, le centurion gagna l’autel des Dieux Lares et s’agenouilla devant lui, leur demandant de l’aider à vaincre la stryge, pour qu’elle ne fasse plus de victimes.
Alors qu’il était abimé dans ses suppliques, un étrange phénomène se produisit en lui, comme une sorte d’énergie qui naissait dans son cœur et se propageait dans le reste de son corps. Interloqué car il n’avait jamais rien ressenti de tel, Philippus se demanda ce que cela signifiait, espérant qu’il ne s’agissait pas là d’un mauvais présage pour l’affrontement à venir.

À la nuit tombée, le centurion suivit Marcus dans les méandres de la ville. Philippus s’était équipé de son glaive et d’une dague, et sa cuirasse, ornée d’une silhouette de loup, couvrait sa poitrine. Le jeune homme avait dissimulé le tout sous une cape noire dont il avait rabattu le capuchon sur sa tête, pour ne pas attirer l’attention. Il se glissait dans l’ombre des maisons, se collant aux murs en suivant son guide.
Bientôt, ils parvinrent à une petite place entourée de maisons délabrées, à l’aspect misérable. Marcus l’entraîna sous un porche et lui souffla, en désignant la bâtisse en face d’eux :
« C’est là que la bête est venue la nuit dernière, elle rôdait autour du balcon. »
Philippus savait que les stryges avaient la réputation de s’en prendre aux bébés qu’elles vidaient de leur sang, mais aussi aux femmes, comme il l’avait appris à ses dépens. Il interrogea le mendiant :
« Il y a des enfants dans cette maison ?
— Oui, deux bébés nés il y a quelques jours. Leur mère a failli mourir en les mettant au monde, elle est encore faible.
— Trois proies faciles, donc… »
Une sombre colère étouffa Philippus, surmontant le chagrin qui lui broyait le cœur. Il se promit que le monstre ne détruirait pas cette famille comme il avait détruit la sienne.
Un brusque mouvement le fit sursauter : dans un bruissement léger, la stryge apparut dans le ciel et se posa sur la rambarde du balcon. Ses ailes se replièrent dans son dos tandis qu’elle disparaissait dans l’obscurité de la pièce.
Aussitôt, le centurion se précipita vers la maison en dégainant son glaive, décidé à empêcher le pire. Marcus avait prévenu ses habitants qui n’avaient pas verrouillé la porte et, pour se protéger, s’étaient regroupés dans une seule pièce. Des cris de peur résonnèrent à l’intérieur et Philippus se lança dans les escaliers pour arriver avant que la créature n’ait commencé sa tâche. De nouveau, la sensation étrange de l’après-midi se reproduisit, cette énergie qui semblait naître en lui et s’étendre à tout son corps, mais il ne s’en soucia pas, concentré sur son but.
Il déboucha dans une chambre où une femme, très pâle, allongée dans un lit, serrait contre elle deux nouveaux nés qui pleuraient. Un homme, sans doute son mari, se tenait face à la stryge qui s’approchait lentement de ses proies, un rictus cruel aux lèvres ; il n’avait qu’un bâton pour se défendre, arme dérisoire qui ne suffirait pas contre elle.
L’intrusion du centurion attira l’attention de la stryge qui tourna la tête et plissa les yeux en le voyant ; il lui cria :
« Me reconnais-tu, créature des Enfers ? Je suis venu pour te tuer, pour venger ma femme et ma fille ! »
La bête poussa un cri moqueur et tendit la main vers lui : comme la fois précédente, Philippus sentit une force le clouer sur place, l’empêchant de bouger. Il commença à lutter pour s’en défaire et, soudain, réalisa que l’étrange énergie qui l’avait envahi l’y aidait, le libérant peu à peu des liens magiques.
La stryge avait reporté son attention sur ses futures victimes, persuadée d’être débarrassée du centurion. Elle tendit le bras et cassa net le bâton, puis enfonça ses ongles, devenus des griffes, dans le ventre de l’homme, le déchirant sans pitié.
À cet instant, Philippus retrouva sa liberté de mouvement. Sans attendre, il se rua sur la stryge et abattit son arme sur le bras de la créature, le coupant net. Celle-ci poussa un cri strident tandis que le sang giclait de son membre coupé et se tourna vers son agresseur.
Marcus, qui avait suivi le centurion, tira le blessé à l’écart, près du lit, pour tenter de le soigner, tout en laissant le champ libre à son compagnon.
Malgré sa blessure, la stryge avait gardé sa force ; elle frappa Philippus de son bras valide, l’envoyant contre le mur. Il le heurta rudement et glissa à terre, étourdi. La créature fondit aussitôt sur lui, ses ailes déployées. Le centurion leva son glaive et la bête s’empala sur la lame. Réagissant rapidement, Philippus sortit sa dague et l’utilisa pour infliger une large plaie au cou de la stryge, avant de la repousser d’un coup de pied. La créature roula au sol, tandis que ses ailes se cassaient sous elle. Le centurion se releva à toute vitesse et, brandissant son glaive, décapita la stryge d’un geste net. La tête roula contre le mur et ses yeux devinrent vitreux.
Essoufflé, Philippus contempla son adversaire enfin vaincu, avant d’entendre un râle derrière lui ; il se retourna et découvrit Marcus qui essayait d’arrêter le flot de sang qui coulait de la blessure béante de l’homme. Le centurion se précipita vers eux et vit le mendiant secouer la tête en silence, annonçant que tout effort était vain et que le blessé allait mourir. Au fond de lui, une petite voix ordonna à Philippus d’empêcher cela et, sans vraiment savoir ce qu’il faisait, il écarta la main de Marcus pour poser la sienne à sa place, sur la plaie. L’énergie sembla se concentrer dans sa paume, devenant une chaleur bienfaisante, et Philippus hoqueta en sentant celle-ci se transmettre à l’homme. Sous ses doigts, la peau se refermait et le sang cessait de couler, ne laissant que la marque des griffes, comme une cicatrice.
Marcus ouvrit de grands yeux et balbutia, incrédule :
« Par Jupiter, qu’est-ce que vous avez fait ? »
Tremblant malgré lui, le centurion leva sa main et observa sa paume ensanglantée : il ne comprenait pas ce qui s’était passé, d’où venait cette puissance qui l’avait empêché de succomber aux sortilèges de la bête, puis lui avait permis de sauver cet homme. Une seule chose était sûre, ce miracle s’était produit, et l’avenir lui dirait sans doute ce que cela signifiait. Pour l’heure, seule importait sa réussite : il avait vaincu la stryge, et elle ne ferait plus jamais de victimes, une fois qu’on aurait brûlé son corps et dispersé ses cendres aux quatre vents. Tullia et Octavia étaient vengées.



samedi 25 janvier 2014

"La nuit, dans les landes..."

Un peu de lecture aujourd'hui, une nouvelle écrite pour le dernier concours de mon forum d'écriture, dont le sujet était de compléter les quatre premières phrases, avec un texte dont la contrainte était de faire peur.
Et cerise sur le gâteau, je me suis amusée à faire une fan-fiction d'une de mes séries préférées, "Docteur Who"

Bonne lecture !



La nuit, dans les landes...



Je jetai un œil furtif à l'arrière de la voiture et contemplai, horrifiée, ce qui s'y trouvait. Le conducteur avait le regard fixé devant lui, les yeux plongés dans la nuit noire et profonde, tandis que la route défilait. Je déglutis. Je savais ce qu'il me restait à faire. Ou plutôt non, je ne le savais pas, et tout en essayant de calmer les battements affolés de mon cœur, je me rappelai comment je m’étais fourrée dans un tel pétrin…
Mais qu’est-ce qui m’avait pris ? J’aurais dû savoir que c’était une mauvaise idée, à l’instant même où le Tardis s’était matérialisé devant moi et que le Docteur en avait jailli pour me proposer de faire un tour avec lui. J’avais pourtant suffisamment vu et revu les épisodes de ses différentes aventures pour savoir que tout voyage avec lui tournait invariablement à la catastrophe à un moment ou à un autre. Malheureusement, j’avais quand même accepté et notre saut dans le temps n’avait pas fait exception à la règle : au lieu de visiter l’Exposition Universelle de 1900 à Paris, voilà que nous nous étions retrouvés dans une lande déserte, perdue loin de tout, sans doute à la fin du XIXème siècle. Pour couronner le tout, après le départ inopiné du Tardis, nous laissant plantés là, le Docteur et moi avions été séparés en essayant de chercher de l’aide. Au moins, je portais une tenue qui correspondait à peu près à l’époque, une robe à tournure de coton bordeaux, ainsi que des bottines de cuir à talons pas très adaptées à des chemins de campagne.
Alors que la nuit allait tomber, j’avais commencé à désespérer car je ne voyais pas âme qui vive à l’horizon, ni même l’ombre d’une masure. Lorsqu’un grincement avait fini par déchirer le silence, je m’étais retournée et j’avais éprouvé un profond soulagement en apercevant une calèche noire qui arrivait dans ma direction. Sans plus réfléchir, je m’étais postée au milieu de la route et j’avais fait de grands signes au cocher pour l’arrêter, le suppliant de m’emmener à l’abri. Il m’avait brièvement détaillée et j’en avais fait de même : un instant, je fus tentée de m’enfuir devant son faciès de brute, un visage épais, à la bouche tordue remplie de chicots noirs et au menton couvert d’une barbe mal taillée. Avec son physique de colosse, l’homme évoquait un bandit de grand chemin. Cependant, j’étais tellement perdue et désespérée que sa compagnie m’avait semblé moins pire que de rester ici seule en pleine nuit, car j’entendais au loin hurler des loups, ou des chiens sauvages. J’avais donc accepté la main tendue par le cocher pour me hisser à côté de lui. J’avais à peine eu le temps de m’accrocher à mon siège que l’homme avait fait claquer son fouet pour lancer ses deux chevaux noirs à un train d’enfer. Tandis que je me crispais de toutes mes forces pour tenir – si je tombais, je me romprais le cou –, je frissonnais car le froid transperçait les fines manches de mon corsage. Une fois de plus, je maudis le Docteur qui ne m’avait même pas fourni une cape pour me réchauffer, une façon comme une autre d’essayer de penser à autre chose qu’à ma position peu reluisante…
Et maintenant, alors que la pleine lune s’était levée en perçant les ténèbres, tandis que cette carriole de l’enfer roulait à tombeau ouvert sur une route défoncée, j’avais jeté un coup d’œil à l’arrière de la voiture. J’étais restée sans voix en y découvrant plusieurs personnes apeurées, ligotées et bâillonnées, ainsi que le Docteur, attaché lui aussi et visiblement assommé : sans doute avait-il agacé le cocher avec ses bavardages incessants, d’où ce « traitement de faveur » jugé plus efficace qu’un bâillon pour le faire taire. Si, avant cette vision, je pouvais espérer que le Docteur allait venir à mon aide, maintenant je savais que j’allais devoir me débrouiller seule.
J’essayai de distinguer la route devant nous, me demandant où le mystérieux cocher nous conduisait : un défilé rocheux apparut devant nous, et bientôt la voiture s’engagea entre ses deux parois escarpées. L’homme ne ralentit pas un instant et le bruit des sabots résonnant sur la terre dure envahit le défilé, emplissant mes oreilles du vacarme. Je ne pus en boucher qu’une, mon autre main continuant à agripper convulsivement le siège pour ne pas tomber. Mon cœur battait la chamade tandis que j’essayais de surmonter la panique qui envahissait mon esprit pour analyser la situation. Le colosse avait enlevé des gens, ainsi que le Docteur : pourquoi ? Qu’allait-il faire de nous ? Je n’étais pas attachée, mais je me rendais compte que j’étais prisonnière comme les autres, et que le cocher comptait sur ma peur pour que je ne fasse rien. Il avait raison : j’étais terrorisée et si j’essayais de sauter en marche, je me fracasserais les os, vu la vitesse du véhicule. Mon instinct de survie me criait donc de rester là sans rien tenter et d’attendre la suite. Il me semblait que le Diable lui-même conduisait cet attelage pour me mener en Enfer, et j’avais du mal à calmer les battements affolés de mon cœur.
Bientôt, enfin, la charrette émergea du défilé et je distinguai au loin, devant nous, la silhouette d’un petit château à moitié en ruine. J’essayai de me raisonner, sans y parvenir : une sourde angoisse me tordait le ventre et même si je me répétais que ce n’était sans doute qu’un cauchemar, rien n’y faisait. Le froid qui me saisissait, les cahots de la route et la peur qui me paralysait ne me laissaient guère de doutes : je ne rêvais pas…
Enfin, la voiture s’arrêta dans la cour du château. J’aurais pu essayer de m’enfuir à ce moment-là, mais mes jambes ne me portaient plus : si je tentais de descendre, j’étais sûre de m’effondrer par terre tellement je tremblais.
Plusieurs hommes au physique aussi peu engageant que celui du cocher sortirent du bâtiment et s’avancèrent vers nous, sans doute pour décharger le véhicule de son chargement. L’un d’eux, mince et bien habillé, dénotait parmi les autres, et j’en déduisis qu’il devait être leur chef. Il me fixa sans aménité et demanda au conducteur d’une voix dure :
« Pourquoi celle-là n’est pas attachée ?
— J’l’ai ramassée sur la lande à la tombée d’la nuit, c’était pas utile d’la ligoter, j’roulais trop vite pour qu’elle fasse quoi qu’ce soit ! »
Un des nouveaux arrivants me saisit sans ménagement par le bras et me fit descendre de mon siège. Je trébuchai en touchant le sol, empêtrée dans la tournure de ma jupe, et sans sa main qui me tenait fermement, je me serais étalée au sol. Ses compagnons emmenaient les prisonniers bâillonnés à l’intérieur du château. Le plus costaud avait saisi le Docteur sous les bras et le traînait comme s’il s’agissait d’un vulgaire sac de pommes de terre. Je me retournai vers leur chef, lui demandant en tremblant :
« Qui êtes-vous ? Qu’allez-vous faire de nous ? »
L’homme me jeta un regard mauvais, avant qu’un rictus n’étire ses lèvres. Un frisson glacé me parcourut la colonne vertébrale : sur qui étais-je donc tombée ? Mais pourquoi n’étais-je pas restée tranquillement chez moi ? Sans daigner me répondre, il tourna les talons et rentra dans le bâtiment, tandis que son sbire me poussait rudement vers le hall d’entrée. L’intérieur du château était sombre, plein de poussière et de toiles d’araignées, seulement éclairé ici et là par quelques lampes à huile. Visiblement, l’électricité n’avait pas encore fait son apparition dans ce lieu. Je faillis pousser un hurlement en apercevant un rat traverser le hall en trottinant, surtout lorsqu’il s’arrêta quelques secondes pour me fixer de ses yeux sombres. Pendant qu’on m’entraînait vers un escalier qui menait au sous-sol, je remarquai que le mobilier était soit vermoulu, soit inexistant : de toute évidence, plus personne ne vivait ici depuis longtemps. Ce n’était sans doute qu’un lieu de passage pour nos ravisseurs, et pour nous aussi certainement, mais vers où ? Un autre endroit, ou droit vers le cimetière, une fois qu’ils nous auraient tués ?
Nous parvînmes à une crypte dans laquelle se dressaient plusieurs grandes cages de métal. Mes compagnons d’infortune se trouvaient dans l’une d’elles, et le Docteur, toujours inconscient, dans une autre. Pour quelqu’un qui se vantait de courir vite pour échapper à ses ennemis, sur ce coup-là, c’était raté…
Mon cerbère me poussa dans une cage vide après m’avoir lié les mains dans le dos. La corde était serrée et me brûlait les poignets, impossible de me libérer. Toujours tremblante, je m’assis comme je le pus au fond de ma geôle, dos aux barreaux, attendant la suite avec angoisse tout en essayant de calmer ma respiration.
Le chef passa lentement devant nos cages, semblant nous évaluer, et une fois de plus, je me demandai ce qui nous attendait. Il se retourna finalement vers le cocher en lui lançant d’un ton mécontent :
« La moisson n’est pas terrible cette fois ! »
L’homme haussa les épaules avant de se défendre :
« Les gens du cru s’méfient maint’nant, y a eu d’jà pas mal d’disparitions ! Faudrait p’t-être changer d’coin ! 
— Ce château est la cachette idéale, les habitants ont trop peur des légendes locales pour venir y fourrer leur nez. Pas question de l’abandonner ! »
Le colosse haussa de nouveau les épaules, répondant :
« Y a quand même cinq personnes qu’iront bien pour les mines, et la donzelle est pas mal, elle conviendra pour un bordel ! »
Il fallut quelques secondes à mon cerveau paniqué pour réaliser ce qu’il venait de dire : la donzelle, c’était moi, et ce qu’il envisageait pour moi… Non ! Je compris alors qu’ils se livraient au trafic d’êtres humains et que nous constituions la prochaine livraison. J’aurais dû résister, protester, mais la peur me paralysait. Le sort qui m’attendait me semblait pire que tout. Je jetai un coup d’œil suppliant au Docteur : il fallait qu’il nous tire de là, tous, d’un coup de tournevis sonique ou de n’importe quelle autre façon, et qu’il mette ces sinistres personnages hors d’état de nuire, ça ne pouvait pas se terminer comme ça !
Le chef sortit de sa poche une montre à gousset et la consulta, avant de lâcher :
« Ils vont bientôt arriver, remontons les attendre. »
Nos ravisseurs quittèrent la pièce en nous laissant seuls. Ils n’étaient pas inquiets, car ligotés et enfermés dans de solides cages de métal, nous n’avions aucune chance de nous échapper.
Dès que j’entendis la porte de la crypte se refermer, je me mis à chuchoter :
« Docteur, Docteur, réveillez-vous, je vous en supplie ! »
Tout en l’appelant, je touchai les barreaux de la cage derrière moi : c’étaient des carrés de métal aux arêtes tranchantes. J’essayai de faire glisser les cordes dessus pour me libérer, sans cesser de tenter de réveiller le Docteur. Je réprimai un cri quand mon poignet dérapa et que le métal érafla ma peau, la coupant net. Affolée, je sentis le sang couler et me demandai si je ne m’étais pas ouvert une veine. Au même moment, je perçus des couinements et, de plus en plus paniquée, pensai au rat qui traversait le hall. Je hoquetai : et si mon sang l’attirait et qu’il me mordait ? Et surtout, s’il n’était pas seul ? Allais-je me faire attaquer par un troupeau de rats affamés ?
Au bord des larmes, je m’activai aussi vite que je le pouvais, m’efforçant de ne pas me blesser plus. Malheureusement, les cordes refusaient de rompre, alors que le temps pressait. Ma situation devenait de plus en plus critique, et j’avais aggravé mon cas avec ma blessure.
Un bruit sur le côté me fit tourner la tête et le soulagement m’envahit en voyant le Docteur se réveiller enfin. Il regarda autour de lui, un peu hébété, puis se tourna vers moi :
« Où sommes-nous ? Que nous est-il arrivé ?
— Chut, parlez moins fort ! Nous avons été enlevés !
— Par qui ?
— Des hommes qui veulent nous vendre comme esclaves. Faites quelque chose, sortez-nous de là ! »
Il me fixa, un peu éberlué :
« Comment ?
— Je ne sais pas, c’est vous le Docteur, trouvez une idée géniale ! Tenez, utilisez votre tournevis par exemple ! »
La situation commençait à me faire perdre tout contrôle : malgré mes efforts, je ne parvenais pas à me libérer et la panique m’envahissait. Elle se mêlait à l’énervement face à l’impuissance du Docteur, qui me rendait folle. Si lui ne pouvait rien faire, qui nous aiderait ?
Je jetai un coup d’œil vers lui ; il me fixa et me demanda :
« Où sont nos ravisseurs ?
— Ils attendent leurs clients, pour nous vendre.
— Ils sont nombreux ?
— Six, dont cinq armoires à glace, nous n’en viendrons pas à bout seuls… Aïe !
— Qu’y a-t-il ? »
Je ne répondis pas tout de suite, submergée par la terreur : je me reculai avec horreur, après avoir senti une morsure sur ma main ensanglantée. Je me retournai en claquant des dents et découvris le rat famélique qui venait de s’en prendre à moi ; ses yeux fiévreux me fixaient et il était évident que je ne lui faisais pas peur du tout. Du mouvement dans l’ombre au fond de la pièce me glaça : cette bestiole répugnante ne représentait que l’avant-garde, plusieurs paires d’yeux luisants étaient dardés sur moi, n’attendant sans doute qu’un signe pour se jeter sur moi. Je m’étranglai :
« Docteur, pressez-vous, les rats vont m’attaquer… il y en a déjà un qui m’a mordue !
— Pourquoi ?
— Je me suis coupée la main, mon sang les attire !
— Oh ! »
Oh ?! Je lui disais que des rats assoiffés de sang risquaient de m’attaquer d’un instant à l’autre et tout ce qu’il trouvait à dire, c’est oh ?! Si je n’avais pas été dans un tel état de peur, de panique et proche de l’évanouissement – et ligotée et enfermée dans une cage aussi –, je l’aurais assommé avec le premier objet qui me tombait sous la main !
Je m’étais éloignée des parois de la cage, trop proche des rats à mon goût, mais du coup, je ne pouvais plus me libérer. L’espace entre les barreaux ne pouvait laisser passer un homme, en revanche ils étaient assez larges pour un rat, et je compris, terrifiée, que j’étais piégée, à la merci de ces monstres. Je tançai le Docteur :
« Nom de Dieu, c’est vous qui nous avez fourrés dans ce pétrin, sortez-nous de là !
— J’essaie, je réfléchis…
— Arrêtez de réfléchir et agissez ! Vous ne voyez pas que ces rats vont me bouffer ?! »
Je devenais hystérique. Comme s’ils avaient senti ma peur et qu’elle les attirait, les rongeurs trottinèrent en direction de ma cage.
Le Docteur tentait de se libérer de ses liens, sans grand succès ; il parut avoir une illumination :
« Mettez-vous debout !
— Quoi ?!
— Levez-vous, ils ne pourront plus atteindre votre main ! »
Je doutais que ça suffirait à les arrêter, mais tant bien que mal, je me remis sur mes jambes, empêtrée entre mes mains et ma jupe à tournure, privée de points d’appui. Je tremblais comme une feuille et j’avais du mal à tenir sans m’effondrer. Les rats avaient atteint ma cage et se tenaient près des barreaux. Ces sales bêtes devaient préparer leur attaque, pour trouver la meilleure façon de me boulotter. Ma main me faisait mal, entre la coupure qui saignait toujours et la morsure qui allait sans doute s’infecter. J’avais de plus en plus de mal à surmonter le tourbillon qui avait envahi mon esprit pour garder mon sang-froid. Je me mis à insulter le Docteur :
« Espèce d’incapable, vous allez faire quelque chose, oui ou non ? »
Non, ça ne pouvait pas se terminer comme ça, pas maintenant… Je pivotai sur moi-même en chancelant, de plus en plus affolée : d’autres rats avaient surgi de l’ombre et encadraient maintenant toute la cage. Si je criais, je les ferais peut-être fuir, mais en attirant nos ravisseurs. Mais si je me taisais, je me faisais dévorer dès que je m’effondrais au sol. Le choix fut vite fait : je me mis à hurler, laissant libre court à la panique que je retenais depuis trop longtemps. Le Docteur devait essayer de me faire taire, mais je ne l’entendais pas, hystérique, incapable d’arrêter le flot sonore qui coulait de ma bouche.
Des bruits précipités résonnèrent dans l’escalier et une clarté envahit la pièce. Nos ravisseurs arrivaient en courant, suivis de trois autres hommes, sans doute les commanditaires. Le chef demanda en criant, pour s’efforcer de couvrir mes hurlements :
« Que se passe-t-il ici ? »
Leur arrivée brutale avait effrayé les rats : ceux-ci battirent en retraite, s’éparpillant dans la pièce. Le cocher déverrouilla ma cage et, voyant que je ne me calmais pas, me donna deux gifles retentissantes pour me faire taire. Je m’effondrai au sol en silence, presque assommée, n’entendant plus qu’un brouhaha autour de moi. Les inconnus allaient sans doute nous emmener, mais je n’étais plus en mesure de résister. Quant à savoir quel serait le pire, entre être à leur merci ou me faire dévorer par des rats, mon cerveau n’était plus en mesure de répondre. Je sursautai à peine, incapable de réagir, quand des cris parvinrent soudain à mes oreilles :
« Police, que personne ne bouge ! »
Un désordre indescriptible envahit la pièce tandis que des policiers faisaient irruption et engageaient le combat avec nos ravisseurs. Heureusement pour nous, trop occupés à se défendre, ces derniers semblaient nous avoir oubliés, alors que nous aurions pu servir d’otages.
Enfin, au bout de quelques minutes, le vacarme se calma et je découvris, en soulevant avec difficulté mes paupières, encore sonnée, que la police avait maîtrisé tout le monde ; j’entendis, dans un bourdonnement, le commissaire s’adresser aux bandits :
« Cette fois-ci, après des semaines de recherche, nous vous trouvons enfin, c’en est fini de vos méfaits ! »
Malgré le soulagement qui m’envahit à ces mots, je n’arrivais pas à résister à l’engourdissement qui me submergeait. Je croisai le regard du Docteur et son sourire fut la dernière chose que je vis…

La première chose que je vis en ouvrant les paupières fut l’étagère sur laquelle s’alignaient les DVD de la série. Je clignai des yeux et regardai autour de moi, surprise : j’étais allongée sur mon canapé, dans mon appartement, et je venais de faire un stupide cauchemar. Je secouai la tête et s’assis en me traitant d’imbécile, me disant que j’avais trop regardé ce feuilleton. Je levai la main pour dégager les cheveux qui tombaient sur mon front, et ce fut là que je les vis, toutes les deux : une trace de coupure à peine cicatrisée et celle de la morsure de petites dents pointues…

mercredi 1 janvier 2014

De 2013 à 2014

Bonjour à tous !

Bonne année 2014 à tous, qu'elle vous apporte santé, bonheur, réussite et la réalisation de tous vos projets, quels qu'ils soient.

Puisque 2013 est terminé, jetons un dernier coup d'oeil dans le rétroviseur pour faire le bilan de l'année écoulée, surtout au niveau de l'écriture :

- parmi les réussites, la publication du premier tome de la Septième Prophétie, enfin, après plus de 20 ans de travail à mûrir cette histoire.
Le tome 2 est sur la bonne voie, moins que je ne l'espérais puisque je voulais le terminer pour le 31 décembre, j'espère finir le "premier jet" pour le 31 janvier, afin de le retravailler et de le publier au plus tard pour le 20 juillet 2014.

- un autre défi relevé, le NaNoWriMo (pour rappel, écrire un roman de 50000 mots au moins pendant le mois de novembre).
Challenge réussi, un premier jet de "Tenval", un roman fantastique où on retrouve notamment Ambre de Clercy, une de mes premières héroïnes.
Il reste un bon travail de réécriture sur ce texte, à partir de cette base.

- deux participations à des appels à texte cette année, "les Protecteurs" pour le sujet sur le don d'Etherval, et "Les mystères de Joux" pour "Histoires de monstres à toute vapeur" des Editions Lune Ecarlate.
La première s'est soldée par un refus, mais avec des pistes pour retravailler un peu mon texte.
Pour la seconde, fin des soumissions le 30 décembre 2013, réponse en mars 2014, à suivre donc...

Pas vraiment de "bonnes résolutions" pour cette année, plutôt des objectifs, surtout en matière d'écriture (mais pas seulement) :

- terminer, corriger et publier le tome 2 de la Septième Prophétie,
- commencer le tome 3 de La Septième Prophétie (4 sont prévus au total...),
- lire plus,
- reprendre la nouvelle "les Protecteurs",
- reprendre mon roman du NaNoWriMo 2013 pour le corriger et le compléter,
- participer à quelques appels à textes,
- retourner à Rhodes et en Crète (sans doute l'un ou l'autre, mais pas les deux),
- refaire le NaNoWriMo en novembre 2014 (peut-être le tome 4 de la Septième Prophétie du coup).

Programme ambitieux sans doute, on verra bien au cours de l'année comment les choses vont évoluer !

jeudi 19 décembre 2013

Retour d'une revenante !


Bonsoir,

Non, je ne me suis pas perdue dans les méandres du NaNoWriMo, j’ai survécu à ce défi d’écriture, avec un premier jet d’un roman d’un peu plus de 52 000 mots écrit en quelques semaines, une idée qui me trottait dans la tête depuis une dizaine d’années au moins et que j’ai enfin réussi à concrétiser. Il ne me restera plus qu’à le retravailler maintenant !
Le bilan que je tire de cette expérience, c’est que je peux me forcer à écrire un certain nombre de mots par jour, et m’obliger également à avancer dans l’écriture sans revenir sur ce que j’ai écrit (ce que j’ai plus de mal à faire depuis quelques années, où je peux corriger et réécrire plusieurs fois le même texte !).
Ce qui m’a permis aussi de tenir ce rythme, c’est l’émulation qui s’est créée en relevant le défi à plusieurs, avec des amis écrivains et des membres de mon forum d’écriture : nous faisions monter les compteurs de mots ensemble, en nous remontant mutuellement le moral quand il y avait des baisses de régime. Encore merci à toutes et tous pour cette formidable aventure vécue ensemble !
Du coup, je sais déjà ce que je ferai l’année prochaine au mois de novembre !

Par contre, j’ai sans doute l’effet boomerang de cette période d’intense écriture, j’ai un peu plus de mal à me remettre au tome 2 de la Septième Prophétie, même si j’ai pu avancer ces dernières semaines, puisque j’en suis à 32 chapitres, pour un peu plus de 440 pages de traitement de texte (oui, le tome 2 sera plus épais que le tome 1, car il me reste au moins 10 chapitres à réécrire, sinon plus)
Promis, je ne lâche rien !

Enfin, pour terminer, puisque nous ne sommes plus qu’à quelques jours de Noël, le tome 1 de la Septième Prophétie sera à prix spécial du 20 au 25 décembre, n’hésitez pas à en profiter !

A bientôt, et bonnes fêtes de fin d’année à tous !



dimanche 20 octobre 2013

Quelques nouvelles

Bonsoir à tous,


Désolée de ne pas avoir eu le temps de revenir ici plus tôt, je suis assez prise en ce moment avec l'écriture du tome 2 que je m'efforce d'avancer aussi vite que possible pour ne pas laisser les lecteurs trop dans l'attente.

Promis, j'avance bien, déjà 27 chapitres et 357 pages de traitement de texte, environ deux tiers du roman écrit, je me dépêche de continuer.

Sur d'autres projets d'écriture, je me lance en novembre dans un défi un peu fou, le NaNoWriMo (je ne suis pas la seule, au moment où je tape ces mots, il y a déjà plus de 117 000 inscrits dans le monde entier).
Pour ceux qui ne connaissent pas le NaNoWriMo, il s'agit d'écrire un roman d'au moins 50 000 mots en débutant le 1er novembre à minuit et en le terminant au plus tard le 30 novembre... 
Je me demande si j'en serai capable, la seule façon de le savoir, c'est de le faire... 
Réponse le 30 novembre, donc, et à cette occasion, je vais enfin me lancer dans l'écriture d'un roman qui me trotte dans la tête depuis une dizaine d'années au moins, et dans lequel réapparaîtra une de mes premières héroïnes, Ambre de Clercy, qui fera partie des personnages secondaires du roman.
Pour ceux qui souhaiteraient en savoir plus sur le NaNoWriMo, c'est par ici : 

Et pour terminer cet article sur une note colorée (et ensoleillée, en ce moment, c'est nécessaire), voici quelques photos des fossés et remparts de Rhodes, une de mes sources d'inspiration pour l'architecture de la ville de Ranxora.




A bientôt.